fabienne audéoud
Le magasin de pulls (acte 2)
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Après une version ultra réduite à Komplot (Bruxelles) et une première partie à Sète (Mécènes du Sud) et Marseille (Art-o-Rama) au cours de l’été 2021, Fabienne Audéoud présente la deuxième version de sa pièce Le magasin de pulls, une exposition, un magasin et un opéra.
Le flâneur de Baudelaire devenu femme qui fait les magasins en est la trame dramatique. La bande son de la boutique est composée par Fabienne Audéoud. L’espace de vente et d’exposition est une scène où les spectateur·ice·s sont acteur·ice·s
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Les pulls fonctionnent comme des marqueurs performatifs, des objets que l’on porte sur soi comme on porte un parfum (to wear), une charge (to carry), un message (to convey), sa croix (to bear one’s cross), le nom de son mari ou de son père (to bear his name), un coup (to strike) ou bien un personnage à la scène ou à l’écran (to perform, to embody). On dit aussi d’une voix qu’elle porte (a voice that carries well).
Les pulls sont marron et bleu, des basiques, classiques, symboles d’intemporalité. Le marron a besoin d’une signature et d’une narration pour être un marqueur de mode. Plus il est clair ou beige, plus il devient bourgeois : le nude a ses nuances. Le bleu marine est une des couleurs du pouvoir (gendarmerie, police, marine, business) et va à tout le monde.
Si les pulls de la version #1 étaient tous de « seconde main » ou « pre-loved », ceux que Fabienne Audéoud présente à Brest sont des pièces uniques faites-main par l’artiste, de couleur bleu marine uniquement. Cette deuxième partie met en scène l’artiste relookant une certaine tradition, injectant de la « créativité » - et donc du capital - dans une forme stéréotypée.
Les pulls sont présentés dans une installation en vitrine et à l’intérieur de la boutique 223 rue Jean Jaurès. Ils seront en vente du vendredi 19 au dimanche 21 novembre ; les visites se feront ensuite sur rendez-vous.
Pour le vernissage, Fabienne Audéoud présentera une performance vocale accompagnée du film Thrift Shop une collection d’objets choisis parmi ceux qui ont été donnés à ce que les anglo-saxons appellent des « magasins de charité ».
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Crédit photos : Claire de La Bernardie (1,2) et Michael Schaefer (3)