mardi noir
La pratique de réappropriation des pictogrammes propre à Mardi Noir semble participer d’un détournement de l’univers public ou marchand.
Le logotype, censé attacher le citoyen à des marques, des valeurs, devient l’œuvre de l’artiste. Il s’en empare, se substitue à leur propriétaire, pour les redonner à tous, comme un Robin des bois de l’image. Il en fait un réel décor à vivre, au lieu de la pseudo esthétique publicitaire ou institutionnelle qui travaille les citoyens plus qu’elle n’embellit la ville.
Les pictogrammes initialement ne s’intègrent jamais aux espaces, ils se collent sur eux et virtualisent la vie.
Les détourner c’est alors les inscrire enfin dans un contexte réel où chacun peut être ce qu’il est et non le consommateur ou le sujet qu’il doit être.
Les interventions dans l’ensemble reposent sur un détournement graphique d’objets extraits de leur fonction et de leur contexte d’origine en vue de créer une situation ludique.
La réflexion s’articule autour du décalage et de la confrontation de l’utile et de l’inutile, du passé et du présent, de la présence et de l’absence.
R.Edelman